La Faïencerie Georges - Les arts de la table
Rencontres
Crédit photo : Faïencerie Georges

La Faïencerie Georges

La faïence à contre-pieds par Faïencerie Georges

La première chose qui frappe quand on consulte le catalogue des Faïenceries Georges, Maison plus que centenaire et issue de la grande tradition de Nevers, c’est l’originalité des dessins, à la fois graphiques et insolites. Une singularité qui s’est imposée de façon toute naturelle, à l’image de Carole Georges, quatrième génération à reprendre la maison familiale. 

La première chose qui frappe quand on consulte le catalogue des Faïenceries Georges, Maison plus que centenaire et issue de la grande tradition de Nevers, c’est l’originalité des dessins, à la fois graphiques et insolites. Une singularité qui s’est imposée de façon toute naturelle, à l’image de Carole Georges, quatrième génération à reprendre la maison familiale. 

Le positionnement de la Faïencerie Georges mêle tradition et modernité. L’un n’exclut pas l’autre et les motifs atypiques détonnent dans un univers enclin de classicisme. « Le choix de mettre des décors plus contemporains s’est fait naturellement » explique Jean-François Dumont, co-gérant et compagnon de la créatrice Carole Georges.

Crédit photo : Faïencerie Georges 

Le patrimoine industriel comme décor

Cela a commencé tout près de leur atelier, lors d’une promenade autour de Nevers : « Aujourd’hui à l’abandon, l’usine Lambiotte est une ancienne fabrique de colle et de charbon à bois que nous connaissons, Carole et moi, depuis notre enfance. C’est de là que nous est venu l’idée de mettre comme décor sur nos assiettes ces monuments du patrimoine industriel. Comme un pied de nez à la tradition de Nevers, spécialisée dans les représentations d’églises et d’icônes religieuses.D’une assiette, ils ont décidé d’en faire un service. « Nous voulions rendre hommage à notre région, au riche passé industriel de la Nièvre. » C’est aussi un clin d’œil aux travaux photographiques de Bernd et Hilla Becher, couple de photographes allemands, devenus maîtres dans le témoignage industriel.

De la plage au grillage

Leurs travaux sont aussi divers qu’insolites. La thématique des loisirs a conduit la créatrice Carole Georges à immortaliser leurs vacances à la plage ou à la montagne. « Ce sont nos propres photos de vacances. Du coup, nos amis se retrouvent sur les assiettes !»

Plus récemment, ce sont les grillages qui les ont inspirés : « Ce grillage, on pourrait le toucher, tellement il paraît réel. C’est parti d’une idée pour notre thématique Monthly Plates, avec une création différente tous les mois » révèle Jean-François Dumont.

Crédit photo : Faïencerie Georges 

La chromo, un choix sans polémique

Pour certains services de table, Carole et Jean-François ont fait le choix d’utiliser une chromo (contraction de chromolithographie) platine sur terre et émail blanc. « Dans le décor à la main, qui représente notre activité principale, nous ne sommes pas censés utiliser cette technique, une application sur assiette d’un motif en décalcomanie ».

Des artistes qui poussent les limites

Administrateur du Centre d’art contemporain du Parc Saint-Léger, situé près de Nevers, Jean-François Dumont apprécie les rencontres avec les artistes résidents : « Ils repoussent nos limites. De plus, l’art contemporain s’intéresse de plus en plus à la céramique. » Des collaborations remarquables et remarquées, dont certaines œuvres s’exportent jusqu’au Koweït.

L’artisanat au service de la modernité

Pour Carole Georges, tout part du réel. La photo à peine retouchée est appliquée à l’aide d’un calque : « Aujourd’hui, nous travaillons entièrement de façon artisanale. Ainsi, le décor sur émail cru au pinceau à l’aide d’un poncif fait partie de la grande tradition de Nevers. Il n’y a pas le droit à l’erreur, et le résultat est là. » 

La seule différence dans le travail réalisé par rapport à 1898, date de la création de la faïencerie, est le passage au four électrique : « Le bois est très difficile à contrôler et il laisse trop de place au hasard. Aujourd’hui, le travail est plus facile, mieux maîtrisé. »

De l’âge d’or au déclin

Il faut savoir que la faïencerie française est née à Nevers, région idéalement située avec une terre de qualité en abondance, et à proximité des bois du Morvan, indispensables pour chauffer la terre à 1050 degrés. L’axe routier historique Paris-Lyon et le canal de Briare ont permis aux faïenciers de la ville de commercialiser dès le XVIème siècle leurs créations dites de « grand feu.

L’âge d’or arrive très vite, et au XVIIème siècle, le fameux « Bleu de Nevers » est connu dans toute la France, faisant de Nevers la capitale de la faïencerie française. Avec l’arrivée de la porcelaine, le déclin survient, même si un regain se fait ressentir au XIXème siècle, avec un retour à la mode de « l’art pompier et du style Renaissance ».

Crédit photo : Faïencerie Georges 

Deux nœuds verts à Nevers

Habitués à se retrouver dans les pages Tendances des magazines de décoration et Lifestyle, le couple a gardé la tête froide : « nous avons conscience de plaire aux journalistes, qui aiment le côté décalé de nos pièces. » Aujourd’hui, Jean-François Dumont cherche à agrandir son réseau de distributeurs. « Nous avons principalement des concepts stores comme clients. Nous aimerions bien être référencés par exemple, aux Galeries Lafayette Maison qui apprécie notre travail ».

Il arrive encore à Jean-François Dumont de découvrir des moules cachés dans l’atelier, contemporains de l’époque où l’entreprise familiale a décidé de prendre comme signature 2 nœuds verts. « Deux nœuds verts, de Nevers » : un jeu de mots en emblème, aujourd’hui apposé sur chacune des assiettes qui sortent de la Faïencerie Georges.

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