Montgolfier - Les arts de la table
Savoir-faire
Montgolfier, l’émail au service du braille
Crédit photo : Montgolfier

Montgolfier

L’émail au service du braille

« Lunaire », c’est le terme qu’on pourrait utiliser pour qualifier certaines des assiettes en céramique de la Maison Montgolfier, entreprise du patrimoine vivant.

« Lunaire », c’est le terme qu’on pourrait utiliser pour qualifier certaines des assiettes en céramique de la Maison Montgolfier, entreprise du patrimoine vivant. Si la main de l’homme est responsable du résultat, c’est d’abord des rêves qu’on imagine les produits. Couleurs profondes, textures à l’apparence granuleuse mais au toucher doux, on croirait plonger dans la nuit étoilée d’un ciel d’été. Entre secrets de fabrication et talents d’artisans, nous avons cherché à comprendre comment la Maison aux bientôt 75 ans d’existence donne naissance à ces émaux si reconnaissables.

« Tiens c’est du Montgolfier ! ». À cette simple phrase on mesure l’importance de cette fabrique artisanale qui voit le jour en 1943 alors que M. Yvon Roy, contremaître, s’installe à Durtal, dans le Maine-et-Loire.

« La présence d’argile, de bois et de rivières est propice à la tradition céramique de cette région d’Anjou. », raconte Delphine Stroesser, à la tête de l’entreprise depuis 2005. À l’origine, dans les années 1950, M. de Montgolfier reprend l’atelier pour y produire des assiettes carrées, avec la gamme Kyoto. C’est dans les années 1980, avec la reprise de la Maison par la famille Rivard, des entrepreneurs locaux, que la collaboration avec les designers se développe.

Crédit photo : Montgolfier

La main de l’homme

Dans la continuité de cette impulsion créatrice, Delphine Stroesser assure la continuité de la production de ces émaux uniques et totalement fabriqués par la main de l’homme.
« Coulage, pressage, modelage, calibrage, séchage, émaillage, et finitions manuelles : toutes ces étapes sont réalisées à la main même si les machines soutiennent évidemment la production des 300 assiettes qui sortent chaque jour de l’usine », explique-t-elle.

« Nous donnons la vie et une âme aux objets »

Bleus profonds et rouges sang de la collection « Boréales », blancs lunaires de la collection « Voie lactée », la façon dont les artisans créent des tonalités à la fois si uniques et si reconnaissables reste un mystère.
« On ne peut pas tout dévoiler ! Mais une partie des secrets de fabrication réside dans la façon d’émailler et dans la cuisson (…) C’est d’ailleurs pour cela qu’au sein d’une même collection, les assiettes sont toutes différentes tant dans leurs formes que dans leurs couleurs (…) Nous cherchons à donner une vie, une âme à chaque pièce que nous fabriquons », continue Delphine Stroesser.

Crédit photo : Montgolfier

Du braille en émail

Mais au-delà même du fait d’insuffler la vie à des objets d’art et d’usage, Montgolfier s’engage pour de nobles causes. « Il y a quelques années, nous avons fait appel à la designer Mathilde Fiessinger, aujourd’hui Directrice Artistique et Co-fondatrice de Kumo Design, pour imaginer une assiette destinée aux malvoyants : « La Collection Invisible ». » Le contraste entre le dessus et le dessous incite à une exploration tactile qui permet de découvrir un poème en braille écrit sur le thème de l’invisible.

Montgolfier ne s’arrête pas là. En 2017, la Maison collabore avec le restaurant « Le Reflet », à Nantes, qui offre aux personnes trisomiques la possibilité de travailler. Flore Lelievre, restauratrice à l’origine de ce projet emploie six cuisiniers et serveurs porteurs de trisomie 21.

« Le service est évidemment simplifié, alors pour aider les employés nous avons imaginé des assiettes moulées avec des empreintes de mains, pour apporter de la stabilité dans le service des plats », conclut Delphine Stroesser. Le restaurant affiche complet le midi. Pour les petits gourmets curieux : pensez à réserver !

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